La thérapie psychanalytique de famille est une méthode de traitement par le langage et par l’écoute, qui a pour objectif d’appréhender les problèmes nés des dysfonctionnements familiaux, et ce faisant de rétablir une meilleure communication entre ses membres. Inspirée de la psychanalyse des groupes et de anthropologie de la parenté, sa visée est un changement de fonctionnement mental de la famille considérée comme groupe, c’est-à-dire dotée d’un fonctionnement psychique propre. La particularité de ce groupe est d’être constitué de personnes qui ont un lien de parenté ou d’alliance entre elles. Le rôle du psychanalyste va être d’aider ce groupe à surmonter ses difficultés en abordant non seulement la source du conflit groupal, mais aussi les défenses mises en place, les fantasmes et affects communs, ainsi que la place de chacun de ses membres. Le travail portera sur l’analyse des liens que les différents membres ont construit entre eux.
Quand faut-il consulter ?
L’expérience vécue au sein de la famille est une expérience fondatrice et structurante. Mais il arrive parfois que, sans le vouloir, un ou plusieurs membres du groupe famille souffrent et le manifestent, parfois de façon « bruyante », aux autres membres du groupe-famille. La famille consulte alors la plus souvent pour un de ses membres, « le malade désigné », c’est-à-dire celui dont le comportement est l’origine apparente de la souffrance familiale (fugues, phobies scolaires, violence au sein de la fratrie, transgressions, troubles des conduites alimentaires, addictions etc), et vient attaquer les capacités fonctionnelles positives de la famille. Cette souffrance, d’apparence individuelle, rend la vie commune douloureuse, quelquefois même violente, et entrave la communication entre ses membres.
Des parents peuvent aussi consulter car ils sont en difficulté éducative et se sentent en faillite au niveau de l’autorité.
En pratique
Après quelques entretiens préliminaires, la famille qui consulte est conviée à des séances régulières. La thérapie ne peut avoir lieu qu’à partir du moment où tous les membres de la famille sont présents, ou au moins un représentant de chaque génération lorsque la venue de tous n’est temporairement pas possible. Une restitution de ce qui s’est passé est faite quand un membre a été absent ou lorsque l’un d’eux a communiqué un message en dehors des séances.
En aucun cas le psychanalyste ne peut intervenir dans la réalité ou dispenser des conseils, pas plus qu’il ne prendra parti dans le conflit apparent qui se joue devant lui.
Les séances durent de une heure à une heure et demie à raison d’une fois par semaine à une fois par mois.
La thérapie s’achève lorsque la famille aura pu retrouver ses fonctions positives, c’est-à-dire celle de dispenser de l’amour, de contenir la souffrance psychique, de penser les vécus et évènements afin qu’ils puissent être transformés et intégrés dans une chaine de sens à la fois familiale et individuelle.